Sous le terme générique de "techno", le langage commun, désigne entre autre actuellement une production musicale privilégiant exclusivement les sons transformés ou générés électriquement. Mais plus largement encore, ce terme rassemble globalement une multiplicité d'attitudes esthétiques convergentes exprimant les fantasmes, les craintes et les manques suscités par les bouleversements technoscientifiques les plus récents. Le terme de "technoculture" est particulièrement intéressant sachant qu'étymologiquement il réfère à ce qui serait une religion de la technique. Si la culture rock a, avec sa violence symbolique, accompagné le déclin des sociétés industrielles, cette technoculture, qui la remplace, marque, elle, l'avènement d'une société universelle de l'information et de la télé-présence. A la nostalgie bavarde, parfois rageuse, des hippies pour une harmonie naturelle parfaite entre l'homme et le monde se substitue l'euphorie angoissée et aphone des "technovores" que nous devenons pour la F.A.O (fusion assistée par ordinateur) avec un monde en voie de déréalisation et de dématérialisation.
Plutôt "technocritique" que "technophile" ou "technophobe", et tentant comprendre plus particulièrement les spécificités de la musique techno et de son contexte, l'analyse esthétique qui suit, quelque peu provocatrice, n'échappe pas aux limitations imposées par l'absence de recul historique et par l'interprétation réductrice de phénomènes socio-culturels complexes et hétéroclites.





Référence: http://www.metafort.com/synesthesie/syn6/guiganti/guigant1.html