- De part la nature même du Web, il s'agit d'une catégorie
où l'on retrouve un nombre considérable d'oeuvres.
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- La plupart des oeuvres hypermédia
sont des oeuvres "fermées", c'est-à-dire des entités
autonomes dont les liens et les noeuds sont internes à l'oeuvre.
Leur raison d'exister sur le Web óet non sur CD-ROM ou disquette par exempleó
tient à un mode de diffusion choisi par le créateur, à
la nature évolutive et/ou de collaboration du public pour certaines
d'entre elles et à la nature du langage (des logiciels) et de l'écriture
retenue.
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- La littérature hypertextuelle, qui existe depuis de nombreuses
années, surtout sur le continent nord-américain, s'est tout
naturellement tournée vers Internet tant comme mode de diffusion
que de création.
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- lOveOne
de Judy Malloy, une des pionnières de ce
- type de littérature et de la
création artistique sur
- le réseau, est ainsi une oeuvre uniquement
textuelle.
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- Grammatron
(1997) de Mark Amerika,introduit l'image, et en partie le son, mais
relève du registre
- de la littérature. Grammatron est une hyper-fiction doublée
d'une cyber-histoire.
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- De manière plus prosaïque, il
s'agit d'un roman hypertextuel dont le sujet est la cyber et la techno-culture.
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- Encore en d'autres termes, le fond (le contenu) et la forme ne
sont qu'une seule et même chose. Dans Grammatron, Mark Amerika explore
tous les aspects de la cyber et de la techno-culture dans une dialectique
entre culture populaire, culture savante et culture techno-scientifique
au travers même de l'écriture hypermédia.
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- Sont ainsi convoqués la science-fiction
- et le vocabulaire cyber-punk ou informatique
(le code) mais aussi les questions actuelles, comme celle de la conscience
ou de la vie artificielle, ainsi que des références à
une culture savante "classique"
- (notamment du judaïsme avec le
Golem et le
- pouvoir du mot écrit qu'il télescope
avec le
- tatouage contemporain).
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- Notice
(1996) de Carol Flax est, d'une certaine façon, à l'opposé
de Grammatron. Ici l'image est prépondérante, le texte lui-même
étant traité comme
- du visuel. Notice utilise, et prend appui, sur le
- temps de chargement comme élément de création.
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- Familie
Auer fait partie des oeuvres que nous avons envie de
qualifier "d'audiovisuelle", utilisant textes, sons, images et
l'écriture hypermédia dans toute sa dimension.
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- Familie Auer, projet d'un groupe d'artistes autour
- de Robert Adrian, est construit comme une parodie de sitcom hypermédia
pour le web. Familie Auer repose sur une double série de clichés
:
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- la caricature de la famille autrichienne
de base
(aux prénoms attendus comme Hansi, la mère ou Sissy, la voisine),
totalement ringarde (il faut aller voir l'album de photos de vacances !)
; Familie Auer est une sorte de Simpson à l'autrichienne.
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- les tics et manies des cybernautes : ne surtout
pas rater la page présentant le "Real Audeo" (prononcer
à l'anglaise : real audio) qui propose rien de moins que le premier
logiciel d'odeurs sur le web (effets garantis !) et le jeux de mots
"lick here".
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- La combinaison des deux, renforcée par un graphisme de type
bande dessinée pour enfants, est proprement hilarante.
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- Issus de l'art radiophonique et de l'art
de la communication, les artistes exploitent parfaitement les ressources
et contraintes du réseau : utilisation simple et remarquable du
son et de l'image, pages écran brèves, historiettes autonomes
mais cohérentes avec l'ensemble, contenu évolutif, utilisation
du réseau comme média de communication, oeuvre modulaire
(déclinable en projets d'art radiophonique ou en installation, comme
ce fut le cas durant le festival Ars Electronica 97, ou en "actions"
live sur Internet via Real Audio), oeuvre collaborative entre plusieurs
artistes .
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