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E.A.T. COMPETITION FOR ARTISTS AND ENGINEERS (1967 1968) The Machine: As Seen at the End of the Mechanical Age par Sylvie Lacerte Le New York Times fit paraître, dans son édition du dimanche 12 novembre 1967, líannonce suivante : ANNOUNCES A COMPETITION FOR ENGINEERS AND ARTISTS AND TO BE SELECTED FOR AN EXHIBITION AT THE MUSEUM OF MODERN ART, NEW YORK CITY " 1 Cíest à la demande du Musée
díart moderne de New York, que E.A.T. publia ce message en prévision
de líexposition The Machine : As Seen at the End of the Mechanical Age
pour laquelle Pontus Hultén, alors directeur du Moderna Museet à
Stockholm, fut désigné en tant que commissaire. Le fil conducteur
de líexposition, échafaudé à partir díun retour historique
sur la machine, síappuyait sur un corpus díúuvres et díobjets dont la particularité
était díoffrir des commentaires " sur la machine et le monde mécanique
", de Leonardo à Tinguely et Rauschenberg, en passant par Bugatti.
Dans le catalogue de líexposition, Hultén soulignait, dans son texte
très fouillé sur líévolution de la mécanique
depuis les Grecs anciens, que líhomme avait souvent pris pour acquis líutilité
de la machine lorsque celle-ci était entrée dans les múurs
de la société qui en faisait líusage. Par cette exposition,
il souhaitait mettre lumière que les inventions mécaniques,
peu importe líépoque de leur conception, furent généralement
le fait díhommes visionnaires et quíelles créèrent immanquablement
des réactions à la fois alarmistes et messianiques. Hultén
remit donc en perspective la notion que les inventions díhier, jugées
extraordinaires au moment de leur création, pouvaient perdre rapidement
tout intérêt. Sa stratégie fut de recontextualiser,
dans líhistoire, la présentation des úuvres et des objets de líexposition.
Il fit appel à E.A.T., qui par son savoir-faire techno-artistique,
lancerait un concours dont líissue permettrait de présenter les
dernières úuvres " technologiques ", fruits de collaborations díéquipes
composées díartistes et díingénieurs. Les úuvres lauréates
du concours viendraient, en quelque sorte, clore le parcours de líexposition
et celui de líâge mécanique.
Préalablement aux délibérations du jury, qui dut considérer cent-quarante projets en provenance de plusieurs pays, Hultén avait déjà sélectionné, à partir des collaborations soumises au concours, les neuf úuvres " technologiques " quíil souhaitait inclure à son exposition. À sa grande surprise, les projets auxquels le comité attribua les trois premiers prix, figuraient parmi les neuf quíil avait lui-même choisis. Mais, en fait, le concours síadressait surtout aux ingénieurs, bien que le projet pouvait naître de líinitiative díun artiste ou díun ingénieur. Aussi, le jury níétait formé que de scientifiques et díingénieurs " who are not necessarily familiar with contemporary art. " 2 Il fut entendu díentrée de jeu que les prix seraient octroyés exclusivement aux ingénieurs, même si le jury admit que le résultat des projets níaurait pu être atteint par la seule participation de líingénieur. 3 Un premier prix de trois mille dollars fut attribué à Ralph Martel, ingénieur américain, pour sa collaboration avec l'artiste français Jean Dupuy, pour leur pièce Heart Beats Dust, une sculpture dont líélément essentiel comportait de la poussière contenue dans un caisson de verre, rendue visible par un faisceau lumineux de forte intensité. Deux second prix de mille dollars chacun furent remis respectivement à Frank T. Turner, ingénieur américain qui faisait équipe avec Wen-Ying Tsai, artiste et ingénieur américain díorigine chinoise, pour leur pièce Cybernetic Sculpture, une sculpture, fondée sur le principe du mouvement " harmonique ", réactive à la voix des spectateurs dont les ondes transmises à des tringles métalliques et captées par des faisceaux stroboscopiques créaient une " vague verticale " (standing wave) ; et à líingénieur américain Niels O. Young pour líúuvre Fakir in * Time, une fontaine mécanique, imitant le tour de la corde du fakir indien, conçue de concert avec líartiste américaine Lucy Jackson Young. 4 Les six autres équipes choisies par Hultén furent :
En revanche, líexpérience fut relativement
concluante pour E.A.T. et suscita beaucoup díenthousiasme chez ses
membres. Ce souffle occasionna un accroissement de son membership, plus
particulièrement chez les ingénieurs. Ces nouvelles recrues
étaient plus que bienvenues puisque E.A.T. était impliqué
de plain pied dans líélaboration díun travail préparatoire
et díune planification pour líobtention du mandat comportant la conception
díun Pavillon commandité par Pepsi-Cola, pour líexposition universelle
díOsaka au Japon, prévue pour le printemps 1970.
1 - Annonce du New York Times tirée du catalogue d'exposition The Machine : As Seen at the End of the Mechanical Age, (1968) New York : Museum of Modern Art, p. 198. 2 - Op. Cit. 3 - D'autant que les deux critères utilisés pour l'évaluation des projets étaient " l'utilisation inventive et imaginative de la technologie " et " le succès de la collaboration artiste/ingénieur ". Op. Cit. p. 199 4 - À moins de mention contraire, les descriptions de toutes les úuvres ci-haut mentionnées sont tirées du catalogue The Machine. © Sylvie Lacerte &
Leonardo/Olats, juin 2002
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